La suite Affinity, une alternative intéressante pour ceux qui n’utilisent des logiciels de PAO que partiellement ou occasionnellement.

Quel graphiste ou maquettiste n’a pas rêvé de pouvoir traiter à la fois la mise en page, les images et l’illustration sans devoir switcher d’un logiciel à l’autre ? 

De par la structure commune des fichiers que les trois logiciels génèrent, la suite Affinity offre la possibilité de changer d’espace de travail (personas) pour mettre en page vos textes, créer ou modifier vos infographies vectorielles, retoucher ou détourer vos images.

Malgré ces passerelles extrêmement pratiques, chacun des trois logiciels à ses spécificités intrinsèques.

Affinity Publisher est surtout destiné à mettre en page des documents volumineux ou nécessitant un montage en vis-à-vis. Idéal donc pour réaliser vos supports destinés à l’impression.

Affinity Designer, quant à lui, a été conçu pour gérer aussi bien les compositions vectorielles complexes que les images matricielles. Comme Affinity Photo, son espace de travail vous permet d’exporter vos planches ou vos éléments individuellement, ce qui en fait un outil de création d’interfaces parfait pour compléter les applis de prototypage qu’on trouve en ligne.

Affinity Photo ne dispose pas de pages ou de plans de travail, car il est avant tout conçu pour traiter des images. En revanche, les trois applications étant de conception similaire, il est tout à fait possible, en tenant compte des contraintes évoquées, d'ouvrir n’importe quel fichier de la suite sur les deux autres logiciels. C’est en cela qu’Affinity représente une véritable petite révolution !

Par ailleurs, tous les calques de réglage des trois logiciels disposent des modes colorimétriques niveaux de gris, RVB, CMJN et Lab. Nul besoin donc de modifier le profil d’un document pour faire des ajustements, comme changer la couleur d’une sélection par une autre de façon précise (référence Pantone ou Hexadécimale).

Double-page entièrement réalisée sur Affinity Publisher, y compris le travail des images.

Avec Affinity, vous pouvez ouvrir et modifier les deux autres formats de fichier. Plus besoin de copier-coller pour récupérer les contenus.

Avec certes des exceptions, les trois applications sont capables de récupérer un grand nombre de fichiers créés sur la suite d’Adobe.

Publisher ne reconnaît pas le format natif d’Indesign, seulement son format d’exportation IDML. Il ne récupère pas non plus les pages en vis-à-vis au-delà de deux pages par planche, ni les mises en page liquides ou les objets interactifs. Ne comptez pas non plus récupérer un fichier Publisher sur Indesign. La structure des fichiers est trop différente pour que la chose soit possible.

Enfin, certaines fonctionnalités et filtres d’Illustrator et de Photoshop ne sont pas présents sur Affinity. Ceci ne vous empêchera pas de conserver le rendu, mais les éléments concernés seront soit fusionnés (objets dynamiques et filtres Photoshop), soit décomposés sous forme de tracés vectoriels.

Le filtre Déformation d’Illustrator n’est pas présent sur Affinity Designer qui le décompose tout de même en préservant la forme souhaitée.

Pris séparément, les trois logiciels n’égalent pas totalement leurs concurrents respectifs. Serif Europe a fait l’impasse sur certaines fonctionnalités présentes chez son concurrent afin de simplifier son utilisation.

Des trois, Designer est sans doute celui qui souffre le plus de ces lacunes. Les outils Symétrie, Fronce et Dégradé de formes, pour ne citer qu’eux, manquent à l’appel. La vectorisation d’image n’est pas présente non plus. Vous pourrez cependant utiliser des applications gratuites en ligne comme Vector Magic, Roulade Vector, Aspose ou Vectorizer.

Si Affinity Photo est relativement complet, son Liquify Persona est loin d’égaler les outils de l’espace Fluidité de Photoshop. Quant aux personas Develop et Tone mapping, ils offrent moins de fonctionnalités et de paramètres prédéfinis que Camera Raw.

L’intelligence artificielle devient un argument incontournable aujourd’hui pour les éditeurs d’applications dédiées à la création et la publication de contenus. À ce jour, Serif Europe ne communique pas sur le sujet mais la question fait débat sur leur forum.

Tout comme la fenêtre Stock offre actuellement un accès direct aux banques d’images Pexels et Pixabay, on peut espérer que cette entreprise anglaise finira par trouver un partenaire pour intégrer une API, à l’image de Microsoft et de OpenAI avec DALL-E.

Si vous n’êtes pas adepte de son concurrent, que vous n’utilisez ce type de logiciel qu'occasionnellement et que votre critère principal est budgétaire, alors n’hésitez pas ! La suite Affinity vous donnera entière satisfaction.

Pour les utilisateurs d’Adobe qui montent également de la vidéo ou font de l’UX-UI design, il vous faudra trouver des logiciels alternatifs dans ces domaines avant de résilier votre abonnement.

Dans les deux cas, une formation sur la prise en main des trois logiciels vous fera gagner du temps et vous éclairera sur la bonne décision à prendre.