L’abonnement aux licences d’Adobe peut s’avérer fort coûteux pour un service qui emploie un grand nombre de personnes pratiquant le dessin et la mise en page assistés par ordinateur. Or, à travers son offre de licences perpétuelles, la suite Affinity représente désormais une alternative possible pour peu que l’on sache ce qu’elle implique. Voici donc ce qu’il faut savoir pour prendre cette décision en toute connaissance de cause.
Entre un abonnement de plusieurs centaines d’euros par an et par poste, et une licence perpétuelle à cent-quatre-vingt euros pour trois logiciels, de prime abord tout le monde opterait pour la seconde solution ! Cependant, deux facteurs économiques sont à prendre en compte :
Le premier est que les mises à jour majeures sont payantes. Étant donné le prix (120 € pour la V2) et la fréquence de ces dernières (3 ans entre Publisher 1 et 2), l'offre reste encore très avantageuse.
Le second est que, avec son
rachat par Canva, et malgré les promesses faites à ce sujet par Ashley HEWSON, le PDG de Serif Europe,
il ne faut pas totalement exclure que leur modèle économique puisse changer un jour. Toutefois, si l’on se réfère aux tarifs pratiqués par Canva pour sa solution en ligne, on est en droit d’espérer que
le coût restera inférieur à celui de son concurrent.
C’est un des plus du logiciel qui permet en effet d’appliquer un rapport d’échelle à un document. Ce rapport peut être exprimé sous forme d’une fraction ou en unités de mesure (exemple : 1 cm = 1 m). Quant à la mise à l’échelle d’un dessin ou d’un plan pour l’intégrer à un autre n’ayant pas la même, il est possible, dans la fenêtre Transformer, d’ajouter d'appliquer une opération à une valeur, (additions, soustraction, multiplication et division).
Que ce soit à travers l’outil Plume, Crayon ou Pinceau, leur utilisation est plus simple et plus intuitive que sur Illustrator. Les options d’outil et leur précision vous permettent de créer des tracés à la souris pratiquement aussi facilement qu’avec un stylet. La simplicité et le confort d'utilisation représentent indéniablement un plus par rapport à la concurrence.
S’il couvre la majeure partie de vos besoins en matière de DAO, son fonctionnement diffère de celui d’Illustrator concernant les motifs de remplissage ou les contours répétés. En effet, contrairement à son concurrent, Affinity Designer n’utilise pas le vectoriel mais le bitmap. Ceci signifie que vous ne pourrez pas récupérer vos motifs Illustrator sur Designer autrement que sous forme d’images. Il vous faudra sûrement produire de nouveau ces motifs.
S’il dispose d’une fenêtre Symbole, ces derniers ne sont conservés que dans le fichier dans lequel ils ont été créés. Cependant, grâce à sa fenêtre Contenus qui est commune aux trois logiciels, vous pouvez stocker tous les symboles, zones de texte et objets que vous souhaitez à partir des trois logiciels.
C’est l’une des faiblesses du logiciel par rapport à son concurrent. Il n’existe pas encore d’outil permettant de dupliquer en miroir un tracé par rapport à un axe. Ce qui peut être très utile sur un plan de coupe d’un vase, par exemple. Il existe malgré tout des astuces pour pallier le problème.
Comme sur Illustrator, il est possible d’insérer du texte dans une forme mais il n’est pas possible, via Designer, de modifier le fond ou la marge intérieure du “bloc”. Il faut pour cela passer sur Affinity Publisher et la fenêtre Zone de texte. Rien de bien méchant si vous avez acheté le pack complet Affinity.
Certes, le logiciel est encore très loin d’atteindre les performances de son concurrent. Toutefois, il dispose de fonctionnalités amplement suffisantes pour développer des photos de fouilles en extérieur ou d'artefacts éclairés en studio.
A travers l’espace de travail Develop Persona ou les calques de réglage, vous aurez la possibilité d’enregistrer des préréglages et de créer des scripts d’automatisation.
Depuis la version 2.6 Affinity Photo dispose de l’outil Sélection d’objet et d’un module d’apprentissage machine qui simplifie grandement le détourage de sujets dans une image. Assurez-vous cependant que votre PC ou votre Mac réponde aux prérequis. Cette fonctionnalité est gourmande.
Les outils de correction suffisent aux besoins d’archéologues qui souhaiteraient nettoyer une image mais n'intègrent pas encore d’IA, comme le fait aujourd’hui Photoshop. Leur utilisation nécessite un peu de pratique pour comprendre la spécificité de chacun.
Depuis la version 2.6, l’on peut dire qu’Affinity Publisher permet de réaliser tous les types de mise en page. Il est également capable de récupérer un fichier IDML (Indesign) et donc toutes les feuilles de style de votre rapport.
Le véritable point noir réside dans la façon dont Publisher gère les tableaux. Contrairement à Indesign, vous ne pouvez pas insérer un tableau dans une zone de texte et chaîner son contenu sur plusieurs pages.
En revanche, Affinity Publisher intègre les documents PDF. Ce qui implique que vous exportiez votre inventaire en PDF, soit depuis votre système d’information, soit depuis votre tableur. C’est tout à fait faisable mais nécessite un travail de préparation en amont.
Il ne fait aucun doute que les logiciels Designer et Photo suffisent amplement pour les besoins des archéologues en la matière.
En revanche, comme cela a été dit, la mise en page de tableaux d’inventaire pose problème. On peut espérer, après le dernier questionnaire que Serif Europe à soumis à ses utilisateurs, qu’un jour viendra où le chaînage de tableaux sera possible. Il est donc conseillé, soit de conserver un abonnement à Indesign (environ 315 € à l’année), soit de travailler sur une solution d'exportation en PDF que le logiciel Affinity Publisher saura très bien gérer.
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